Vous cherchez des médicaments pour remédier à votre eczéma ou des antihistaminiques pour éviter de renifler au printemps ? Alors, passez votre chemin, car ici nous allons parler d’une solution naturelle sans accoutumance, sans effets secondaires ni effets indésirables, et même parfois gratuite ! Une solution aqueuse qui ne coule pas toujours de source… l’eau !

Qu’elle soit « juste potable », se fasse plus noble dans des termes ou qu’elle soit pleine de poissons, l’eau est notre bien le plus précieux et ça tombe bien, parce qu’elle est partout autour de nous (et même dedans !). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les noces d’eau correspondent à 100 ans de mariage… Le Saint-Graal, on vous dit ! Toutes les eaux présentent un intérêt certain, mais 2 sortes ont particulièrement attisé notre curiosité, du fait de leur teneur en minéraux et oligo-éléments : l’eau thermale et l’eau de mer.

Une différence de taille

Alors que certains préconisent de mettre de l’eau dans leur vin, d’autres préfèrent mettre un peu de sel dans leur vie ! C’est toute la richesse de l’eau de mer. Alors qu’elle contient entre 30 et 40 g de sels dissous par kilo, soit entre 3 et 4% de sa composition, l’eau douce en contient moins de 1 g par kilo. L’eau de mer sera donc naturellement plus chargée en sels minéraux, mais ils seront moins diversifiés que dans la plupart des eaux thermales.

Les sels de mer sont présents sous forme ionique (anions ou cations) et sont constitués à plus de 99% de six ions majeurs que sont le sodium (Na+), le chlorure (Cl-), le soufre (S), le magnésium (Mg2+), le calcium  (Ca2+) et le potassium (K+). Deux d’entre eux, le sodium (Na+) et le chlore (Cl-), s’associent naturellement pour former le chlorure de sodium, plus connu sous le nom de sel marin. D’autres forment par exemple le sulfate de magnésium, lui aussi plus connu sous un autre nom : le sel d’Epsom. La composition de l’eau de mer est très constante, alors que celle de l’eau thermale varie précisément selon les sources.

Quand l’eau coule de source

Les eaux thermales sont des eaux minérales recueillies directement à la source. Au cours de leur cheminement, elles entrent en contact avec la roche, la terre… et s’enrichissent naturellement en minéraux et en oligo-éléments. C’est donc le terrain spécifique de la région qui confère aux eaux thermales leur composition et leur concentration et par extension leurs propriétés.

Les sources pyrénéennes par exemple sont plus riches en soufre que les autres et sont préconisées pour traiter les maladies et infections chroniques affectant les voies respiratoires et les muqueuses. Ces eaux thermales sulfurées sont donc idéales pour les rhinites, les otites, l’asthme et les bronchites.

Certaines sources thermales des Alpes, du Jura et de la Savoie sont particulièrement riches en chlorure de sodium, connu pour favoriser la croissance.

Les eaux de source qui présentent une forte concentration en bicarbonate se situent principalement dans le Massif Central. On pense particulièrement à l’eau thermale de Vichy où émergent des roches volcaniques à une température de 27,3 °C. Elle présente en effet une très forte proportion de bicarbonate de sodium aux propriétés antiacides, bénéfiques pour les désordres gastro-intestinaux.

C’est aussi dans le Massif Central qu’on trouve des eaux thermales où domine un oligo-élément spécifique tel que le cuivre, le fer ou l’arsenic, le zinc, le sélénium ou encore le manganèse.

Eau thermale Vs eau de mer en usage interne

Une offre diversifiée d’eaux douces

La composition de l’eau thermale fluctue donc au gré des sources desquelles elles jaillissent. Mais globalement, elles participent aux soins de nombreuses pathologies, notamment chroniques, en complément d’un traitement médicamenteux par exemple. Elles sont d’ailleurs reconnues par l’Académie Nationale de Médecine pour leurs spécificités, soumises à une réglementation et doivent être labellisées « Aquacert ». Cette grande diversité dans leurs caractéristiques nous invite à en changer de temps à autre pour pouvoir bénéficier de tous leurs bienfaits. Il  faudra juste bien éplucher la composition de chacune d’entre elles pour savoir celle qui correspond à nos besoins à l’instant T.

La constance de la mer

Boire l’eau de mer peut en rebuter certains et ce n’est pas l’expression « Ce n’est pas la mer à boire » qui changera sa réputation. Sachez toutefois que non seulement il est tout à fait possible d’en boire, mais qu’elle présente des vertus tout à fait intéressantes. En usage interne, elle prévient la déshydratation, combat la constipation chronique (grâce à son sulfate de magnésium) et peut soulager la fatigue surrénale. Elle aurait aussi tendance à purifier l’organisme, à éliminer les toxines et à renforcer les défenses immunitaires. Veillez simplement à ce que cela reste exceptionnel. Et ce pour 2 raisons.

D’une part, elle est bien trop riche en sodium pour une consommation courante, ce qui se comprend facilement quand on connaît sa composition. Ou sinon tournez-vous vers de l’eau de mer isotonique, c’est-à-dire diluée avec de l’eau de source.

D’autre part, attention à ne pas boire n’importe quelle eau de mer ! Malheureusement, l’eau de nos côtes est rarement suffisamment pure pour une consommation en toute sécurité. Il existe en revanche ce qu’on appelle l’eau de Quinton, qui est d’une grande pureté et exempte de pollution. Extraite entre 20 et 30 mètres de profondeur très au large des côtes, elle est ensuite microfiltrée à froid à 0,22 micron selon la méthode Quinton. Elle existe en isotonique et en hypertonique pour profiter au mieux de ses vertus.

Eau thermale Vs eau de mer en cosmétiques

Tour d’horizon des cosmétiques à base d’eau thermale

Nous sommes en veine, car sur notre territoire français jaillissent 2 sources d’eaux thermales isotoniques : Jonzac et Uriage. Ces sources possèdent toutes deux la même concentration en chlorure de sodium que notre plasma sanguin (tiens, tiens, on en revient encore au sel), soit 9 g de NaCl par litre, comme un sérum physiologique. Grâce à cette affinité naturelle avec les cellules, leurs minéraux et oligo-éléments pénètrent parfaitement la peau. C’est également idéal pour la diffusion d’autres actifs. Les soins Uriage riches en calcium, magnésium et silicium sont très réhydratants, alors que les soins Jonzac sont particulièrement régénérants, apaisants, anti-inflammatoires et bio.

Basculons maintenant du côté hypotonique de la source avec Avène et La Roche-Posay. L’eau thermale d’Avène étant très faiblement minéralisée (comme celle de La Roche-Posay), les soins Avène conviennent parfaitement aux peaux atopiques, présentant des dermatites, de l’eczéma, du psoriasis, des brûlures… L’eau renferme aussi des molécules provenant d’une microflore, qui lui confèrent ses propriétés apaisantes et anti-irritantes. Quant à l’eau de La Roche-Posay, elle est très équilibrée et se distingue par sa richesse en sélénium, un minéral connu pour ses propriétés antioxydantes et protectrices de l’organisme et du métabolisme cellulaire. Ses soins cosmétiques et dermatologiques présentent des propriétés anti-inflammatoires, cicatrisantes et apaisantes.

Et pour l’eau la plus minéralisée de France, la palme revient à Vichy. Les soins cosmétiques Vichy, riches de 15 minéraux et d’oligo-éléments rares, sont à la fois apaisants et fortifiants, car cette eau thermale a la capacité de rééquilibrer le pH de la peau et donc de la protéger.

D’une façon générale, les crèmes à base d’eau thermale permettent de rééquilibrer notre hydratation naturelle, puisqu’elles sont composées en moyenne à 70% d’eau. Et toutes les eaux thermales présentent des vertus incontestables pour le bien-être et la santé de notre peau. Certaines seront apaisantes et cicatrisantes, d’autres anti-inflammatoires et antioxydantes, d’autres encore seront purifiantes… Toutefois, toutes seront hydratantes et toutes conviendront aux peaux sensibles du fait de leur grande pureté et d’un pH quasiment toujours neutre.

La magie indomptable de l’eau de mer

Assez peu utilisée en cosmétique, l’eau de mer a néanmoins des propriétés exceptionnelles. En plus, sa composition en minéraux et en oligo-éléments est presque similaire à celle de notre plasma sanguin, ce qui veut dire que notre peau la tolère très bien et qu’elle en assimile quasiment tous les bienfaits. On devrait la trouver dans tous les soins alors, direz-vous… Malheureusement, l’eau de mer est très dure à travailler. Assez instable, elle a tendance à réagir avec son contenant. Certains laboratoires se penchent sur la question, mais il faut qu’elle soit d’une grande pureté, filtrée, stérilisée (à froid bien sûr), dans des flacons en verre d’un type bien précis… parce qu’il ne faudrait pas non plus ajouter tout un tas de conservateurs ! Alors, en attendant que la science fasse son chemin, retour à la simplicité…

Bain de mer Vs bain thermal

Une simple baignade, a priori anodine, présente un bienfait revitalisant et reminéralisant hors pair. L’eau de mer est en effet capable de recharger l’organisme en ions négatifs, notamment en ions de potassium, de magnésium, de sodium et de calcium. Cette charge électrique fait qu’ils sont parfaitement assimilés. Et abracadabra, nous voilà tout reminéraliser ! Concrètement, voici quelques applications.

Son magnésium et son brome (notamment) sont propices à la détente et à la décontraction musculaire. Un bain de mer serait ainsi notre meilleur allié anti-courbature après une séance de sport.

Un de ses oligo-éléments qui la distingue le plus, c’est l’iode. Cet élément relativement rare dans le milieu naturel est un composant des hormones thyroïdiennes, synthétisées par la thyroïde. Il contribue au bon équilibre de la diffusion des hormones et à la bonne répartition de l’énergie.

L’eau iodée est aussi très bonne pour les cheveux gras et/ou avec des pellicules. Riche en zinc, elle assainit le cuir chevelu, calme les démangeaisons et les irritations.

De récentes études ont mis au jour ses vertus anti-inflammatoires particulièrement apaisantes en cas de problèmes de peau telles que l’acné, le psoriasis, l’herpès ou encore l’eczéma… juste quand vous pensiez que sur ce terrain-là l’eau thermale était imbattable !

Le bain d’eau de mer a aussi des vertus drainantes, ce qui stimule la circulation lymphatique et sanguine. C’est bon pour la peau d’orange et la rétention d’eau ! Sans compter qu’elle est aussi astringente (elle resserre les tissus), ce qui lui permet d’être tonifiante et surtout d’accélérer la cicatrisation de la peau.

Plus l’eau est chaude, plus ça marche, car il faut que les pores de la peau soient dilatés. D’où l’intérêt de la thalassothérapie ou des cures thermales, car l’eau y est naturellement chaude ! En eau froide, comptez une baignade d’au moins 15 minutes pour commencer à profiter de ces nombreux bienfaits. Mais l’eau de mer marque un point bonus grâce à son sel (lui et encore lui), qui se trouve être un excellent exfoliant naturel, capable de gommer les cellules mortes et de raviver l’épiderme. A chaque bain, notre peau est plus douce !

L’échappée de l’eau de mer

Seule dans cette spécialité, et c’est peut-être un des usages qu’on lui connaît le plus, l’eau de mer vous nettoie les sinus comme aucune autre. En pulvérisation nasale, elle hydrate la muqueuse nasale et vous débarrasse de toutes sortes d’impuretés, de poussières et même de possibles allergènes, comme le pollen. Comme pour les eaux thermales, il existe des solutions à base d’eau de mer isotoniques et hypertoniques. Ces dernières sont particulièrement décongestionnantes, car plus riches en sels minéraux, et permettent des irrigations nasales. La solution isotonique plus douce est plus adaptée à une hygiène nasale quotidienne. Bien sûr, il y a le sérum physiologique, mais il présente assez peu d’intérêt, car il n’a aucun des minéraux et des oligo-éléments qui constituent l’eau de mer et qui lui confèrent ses propriétés antivirales et antibactériennes. Dans le sérum phy, point de cuivre aux propriétés anti-infectieuses et anti-inflammatoires ; point non plus de manganèse aux vertus antiallergiques ; point non plus de soufre, véritable régénérant cellulaire. Nettoyer votre nez régulièrement avec de l’eau de mer peut vraiment faire la différence en cas de sinusites, de rhinites, d’allergies (pour diminuer les antihistaminiques), de rhumes…

Quasiment inexistante dans le domaine des cosmétiques, l’eau de mer tient malgré tout la dragée haute à l’eau thermale. Question de goût, question de budget, question de besoins, question de praticité aussi, on se tournera vers l’une puis l’autre. Encore une fois, la nature a bien fait les choses.