• Dernière modification de la publication :février 8, 2024
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Les actifs présents dans les compléments alimentaires pour les articulations font l’objet de nombreuses précautions. Plébiscités pour leurs vertus, certains ingrédients présents dans des compléments alimentaires destinés à soulager les articulations ont été impliqués dans plusieurs mises en garde.

En effet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappelle que, bien qu’ils soient largement consommés, les compléments alimentaires ne sont pas dénués de risques. Découvrons ce que cela concerne.

Curcuma : vigilance requise !

Le curcuma est le dernier en date à avoir été épinglé. La revue Prescrire nous met en garde contre son caractère potentiellement dangereux. Celui-ci serait susceptible d’entraîner des hépatites aiguës. Plusieurs études parues en Italie, Suède et Norvège révèlent des cas d’atteintes du foie. Cette plante utilisée notamment pour ses propriétés anti-inflammatoires dans les problèmes articulaires s’est avérée potentiellement toxique.

Rappel des faits

En octobre 2019, les centres régionaux de pharmacovigilance italiens ont publié un rapport d’évaluation impliquant des atteintes hépatiques dues à la prise de compléments alimentaires à base de curcuma, Dans presque tous les cas, il s’agissait d’une hépatite aiguë. Mais on n’a pas trouvé la cause exacte de ce problème.

Rappelons-nous qu’en mars 2009 la Suède et la Norvège avaient déjà signalé plusieurs atteintes hépatiques provoquant des morts. En cause, cette fois-ci, la présence d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (nommé nimésulide) dont la toxicité sur le foie était connue. Cela avait entraîné son retrait du marché en tant que médicament.

Tous les curcumas ne se valent pas

Par ailleurs, il convient d’être particulièrement vigilant quant à l’espèce de curcuma présente dans un complément. En effet, certaines poudres vendues sous la dénomination de curcuma renferment parfois d’autres espèces que le curcuma longa. C’est le curcuma zedoaria que l’on montre le plus souvent du doigt. Et c’est vrai, cette espèce possède une toxicité avérée et étudiée.

La revue Prescrire encourage les consommateurs à la plus grande vigilance car le statut de complément alimentaire ne garantit pas l’innocuité du produit ni même sa composition.

Glucosamine : déjà épinglée en 2019 !

Fin mars 2019, l’Anses avait attiré l’attention du public sur les compléments alimentaires à base de glucosamine. On utilise la glucosamine pour aider à soulager les douleurs de l’arthrose. Prescrire s’est penché sur cet actif et considère que rien ne prouve que la glucosamine soit plus efficace qu’un placebo.

Le magazine considère également « qu’elle expose à des effets indésirables parfois graves : réactions allergiques (angioedèmes, néphropathies interstitielles aiguës) ; atteintes hépatiques ; modifications de la glycémie. On a aussi rapporté des saignements chez des patients traités par anticoagulant antivitamine K prenant aussi de la glucosamine ». Prescrire considère que le déremboursement des médicaments à base de glucosamine depuis mars 2015 doit être un signal clair pour les patients.

Harpagophyton : attention aux ulcères et saignements digestifs !

Aussi appelé « griffe du diable », l’harpagophytum procumbens est une plante dont la racine s’utilise pour soulager des symptômes articulaires mineurs. Fin mars 2019, l’Anses avait tiré la sonnette d’alarme sur divers compléments alimentaires à visée articulaire dont l’harpagophytum.

Prescrire avait alors mené une enquête et considéré que, sans efficacité établie au-delà d’un effet placebo, l’harpagophytum semblait exposer à des effets indésirables digestifs parfois graves : maux d’estomac, gastrites parfois hémorragiques, ulcères duodénaux.

Mais cette plante semble présenter d’autres effets indésirables tels que des réactions allergiques et des sensations de vertiges. De plus, selon l’Agence européenne du médicament (EMA), il existe un doute sur des troubles du rythme cardiaque. Au vu de ces données, Prescrire avait considéré ce traitement comme étant à éviter.

Saule blanc : mêmes précautions que l’aspirine !

L’écorce de saule a, quant à elle, des propriétés anti-inflammatoires exploitées pour soulager les douleurs, notamment articulaires. D’ailleurs l’EMA reconnaît cet usage comme « traditionnel ». Elle est riche en dérivés salicylés. Ces composés présents dans l’aspirine lui confèrent des propriétés similaires et des contre-indications assez proches.

Sa consommation est donc à proscrire aux personnes allergiques aux salicylates, aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, aux personnes souffrant d’ulcères de l’estomac ou du duodénum mais aussi aux personnes sujettes aux hémorragies. On la déconseille également chez les asthmatiques, les personnes avec des problèmes de reins ou de goutte, les femmes durant la grossesse et l’allaitement et chez les sujets de moins de 18 ans.

En cas de surdosage, le saule pourrait favoriser des hémorragies, provoquer des réactions allergiques (urticaire, crise d’asthme, démangeaisons) ou des troubles digestifs (diarrhées, nausées). Notez d’ailleurs que l’EMA recommande de limiter la durée du traitement à 4 semaines.

Conclusion

La récente mise en garde de la revue Prescrire à propos du curcuma et d’autres compléments alimentaires met en lumière les risques potentiels associés à leur consommation sans supervision médicale. Malgré les bienfaits perçus de ces produits, notamment pour leurs propriétés anti-inflammatoires, des cas d’hépatites aiguës et d’autres effets secondaires graves ont été signalés, soulignant l’importance de la prudence dans leur usage. Ces incidents rappellent la nécessité pour les consommateurs de se montrer vigilants quant à la composition et à la qualité des compléments alimentaires qu’ils choisissent et de consulter un professionnel de santé avant de commencer tout traitement, surtout en cas de conditions médicales existantes ou de prise concomitante d’autres médicaments.