Nous vous révélons dans cet article les compléments alimentaires concernés par l’affaire de l’oxyde d’éthylène et nous vous expliquons pourquoi on en est arrivés là.

Depuis que vous avez vu cette affichette à la caisse de votre supermarché, vous n’arrêtez pas d’entendre parler de cette substance jusqu’alors inconnue : l’oxyde d’éthylène. Qu’est-ce que ce produit, dont le nom n’évoque rien de bon, viendrait faire dans un produit alimentaire ? Et a fortiori dans un produit de santé ?

Quelle est l’utilisation de l’oxyde d’éthylène ?

L’oxyde d’éthylène (ETO) est une substance bactéricide et fongicide, autrement dit un pesticide. On l’utilise en fumigation sur les herbes aromatiques, les épices et les graines pour éviter certains indésirables comme les bactéries, dont les salmonelles, les champignons et les moisissures.

Sauf qu’en Europe, elle est interdite depuis 2011 sur les denrées alimentaires et les surfaces au contact d’aliments ! Ce biocide est désormais classé cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction et son seuil limite de détection est fixé à 0,05 mg/kg pour les graines et les herbes et à 0,1 mg/kg pour les épices.

Précieux sésame ?

L’affaire a commencé à l’automne 2020 et ne cesse de faire parler d’elle. A l’origine, celle par qui le scandale est arrivé, c’est la graine de sésame en provenance de l’Inde. Rarement consommée seule, cette mini-graine entre dans la composition de centaines de denrées alimentaires. C’est donc une liste impressionnante de préparations qui a fait l’objet d’un rappel de produits par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Depuis, cette dernière mène une traque des graines et des épices contaminées dans toute la filière alimentaire.

Matières premières contaminées

Vous ne voyez pas trop quel pourrait être le point commun entre une graine de sésame et une crème glacée ? La réponse : une potentielle contamination à l’ETO ! Eh oui, l’Inde cultive pour nous bon nombre de céréales, de graines et d’épices. Alors une fois la contamination du sésame révélée, tous les produits en provenance d’Inde ont été passés au peigne fin !

Ainsi, un taux d’oxyde d’éthylène supérieur à la limite autorisée a été repéré dans de nombreuses matières premières comme des herbes aromatiques, des échalotes déshydratées, du psyllium blond (principalement utilisé comme plantes laxatives), des farines, de la farine de caroube (E410 – utilisée pour épaissir les glaces), de la spiruline, des graines de lin, de l’amarante, de la gomme de guar (E412), du bacopa, du saw palmetto et des épices, comme le curcuma, le curry ou encore le gingembre…

Liste des compléments alimentaires rappelés

Dans complément alimentaire, il y a « alimentaire ». De sorte que les rappels de produits ne se soient pas arrêtés à la filière agroalimentaire !

Nous vous invitons d’ailleurs à consulter la liste que le gouvernement tient à jour concernant les compléments alimentaires retirés du marché.

Les mesures prises par Vitalya

Sur Vitalya, c’est l’Ergyprosta de Nutergia qui a ouvert le bal des rappels début mai. Et nous avons travaillé de conserve avec la DGCCRF pour mettre en place un processus de rappel des lots concernés efficace. Ainsi, en plus de l’information légale d’affichage sur la fiche produit et en magasin, nous avons contacté directement tous les clients qui avaient acheté de l’Ergyprosta sur notre site de parapharmacie ! Nous les avons donc informés du rappel des 9 lots qui contenaient un extrait de palmier nain (saw palmetto) dont le taux d’oxyde d’éthylène était supérieur à la limite autorisé. Et nous les invitons à nous contacter pour que nous puissions procéder à la reprise des produits et à leur remboursement ou échange, le cas échéant.

Par la suite, les rappels ont concerné :

  • Dietaroma Curcuma + Poivre
  • Naturland Curcuma Pipérine en 75 gélules et 150 gélules
  • Curcuma longa bio de Léro
  • Granions Prostate
  • Inflakin de 3C Pharma
  • Myocalm de 3C Pharma
  • Boswellia Curcuma Pipérine de Super Diet

Et même si Vitalya n’a pas toujours eu les lots concernés par ces rappels, elle en a néanmoins toujours informé ses clients.

J’ai consommé des produits contaminés : vais-je être malade ?

Il semble que seule une exposition élevée et répétée sur le long terme comporte des risques. D’ailleurs, la DGCCRF n’indique pour le moment aucune intoxication. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faille rien faire. La multiplication des sources de contamination pourrait très bien aboutir à un seuil d’exposition élevée et répétée.

Mais rassurez-vous, globalement, la teneur en ETO présente dans les produits retirés est très faible. Car la matière première contaminée n’est souvent qu’un ingrédient parmi d’autres et au final le produit fini ne contient que des traces d’ETO.

N’hésitez pas à consulter régulièrement la liste de tous les produits retirés de la vente sur le site gouvernemental. En effet, elle augmente quasiment tous les jours. Et nous en sommes pour le moment à 7 000 produits alimentaires qui dépassent les teneurs autorisées ! Heureusement, parmi eux, il n’y a que très peu de compléments alimentaires concernés.