Le cancer du côlon évolue souvent en silence, rendant son dépistage essentiel. Troubles digestifs, fatigue, traces de sang dans les selles… Certains signes doivent alerter. Détecté tôt, il se soigne bien, mais encore faut-il savoir quand consulter. À partir de 50 ans, un test gratuit permet de repérer les premiers signes, et adopter de bons réflexes peut faire toute la différence.
Quels symptômes ne pas ignorer et comment réduire les risques ? Mieux vaut s’informer avant qu’il ne soit trop tard.
Le cancer colorectal, qu’est ce que c’est simplement ?
Le cancer colorectal se développe dans le côlon ou le rectum, souvent à partir de petites excroissances appelées polypes. La plupart sont bénins, mais certains peuvent évoluer en tumeur cancéreuse.
Cette maladie progresse lentement et reste longtemps silencieuse, d’où l’importance du dépistage. Détecté tôt, le cancer du colon se soigne bien avec des traitements adaptés et il peut être guéri dans 9 cas sur 10(1). Il touche majoritairement les plus de 50 ans.
Quelles sont les causes possibles de l’apparition de ce cancer ?
Ce cancer digestif figure parmi les plus répandus. Plusieurs facteurs augmentent le risque de développer cette maladie.
- L’hérédité joue un rôle important. Avoir un parent touché par ce cancer expose à un risque plus élevé, notamment en cas de syndromes génétiques associés.
- L’alimentation déséquilibrée fragilise l’intestin. Une consommation excessive de viandes rouges, de charcuterie et d’aliments ultra-transformés favorise l’inflammation, tandis qu’un régime riche en fibres protège le côlon.
- La sédentarité et le manque d’activité physique ralentissent le transit intestinal et augmentent les inflammations chroniques, ce qui favorise la formation de polypes précancéreux.
- Tabac et alcool sont des facteurs aggravants. Ils altèrent les cellules du côlon et augmentent le risque de mutations cancéreuses.
- Certaines maladies inflammatoires chroniques comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique augmentent le risque de développer des lésions précancéreuses.
- L’âge reste un facteur clé, bien que les jeunes adultes soient de plus en plus concernés. Les recherches récentes montrent une augmentation inquiétante des cas avant 50 ans, probablement liée aux évolutions alimentaires et environnementales.
- Avoir un parent touché par ce cancer expose à un risque plus élevé, notamment en cas de mutations génétiques. 15% des cancers colorectaux apparaissent sur un terrain familial prédisposant(2)(3).
Signes et symptômes qui doivent alerter
Ce cancer digestif évolue souvent sans provoquer de douleur au début. C’est pourquoi il est important d’être attentif aux signes inhabituels.
- Le transit intestinal change sans raison apparente. Une constipation persistante ou, au contraire, des épisodes de diarrhée inexpliqués peuvent révéler une anomalie au niveau du côlon.
- Des traces de sang dans les selles doivent alerter. Elles peuvent être rouges vives ou plus foncées, selon leur origine dans le tube digestif.
- Des douleurs abdominales inhabituelles se manifestent, parfois sous forme de crampes ou de lourdeurs.
- Une perte de poids involontaire peut être un signe de dérèglement métabolique. Si elle est associée à une perte d’appétit, il vaut mieux consulter rapidement.
- Une fatigue persistante et une anémie inexpliquée surviennent lorsque des saignements internes sont fréquents. Le manque de fer entraîne une sensation d’épuisement chronique.
- Une sensation d’évacuation incomplète apparaît après être allé aux toilettes. Cette impression que l’intestin n’est pas totalement vidé peut signaler une présence tumorale.
Face à l’un ou plusieurs de ces symptômes, une consultation médicale s’impose, surtout si ces signaux durent plusieurs semaines.
Si ces symptômes persistent plusieurs semaines, mieux vaut consulter un médecin sans tarder. Si un cancer du côlon est diagnostiqué, la prise en charge dépend de son stade d’évolution. Le traitement peut inclure une chirurgie, une chimiothérapie ou d’autres approches adaptées à chaque cas. Comme il fait partie de la liste des 30 maladies reconnues par la MDPH, il ouvre droit à une prise en charge spécifique, ce qui permet d’alléger le poids des soins pour les patients et leurs proches.

Le dépistage, un réflexe essentiel
Le cancer du côlon peut être détecté tôt grâce à des examens simples. Plus il est pris en charge rapidement, plus les traitements sont efficaces.
- Un test de dépistage gratuit dès 50 ans est proposé par l’Assurance Maladie tous les deux ans. Il consiste en une analyse des selles pour détecter d’éventuelles traces de sang invisible à l’œil nu.
- Un examen précoce est recommandé en cas de doute. Si des antécédents familiaux existent ou si des symptômes inhabituels apparaissent avant 50 ans, mieux vaut ne pas attendre le dépistage automatique.
- La coloscopie reste l’examen de référence. Elle permet d’examiner la paroi intestinale et d’enlever immédiatement les polypes suspects avant qu’ils ne deviennent dangereux.
Se faire dépister à temps permet d’éviter des traitements lourds. Dans de nombreux cas, la maladie peut être stoppée avant même qu’elle ne se développe.
Prévenir dès 30 ans : les bons réflexes à adopter
Des études récentes Outre-Atlantique montrent une augmentation des cancers colorectaux chez les jeunes adultes. Modifier certaines habitudes dès 30 ans peut réduire considérablement les risques.
- Adopter une alimentation riche en fibres aide à protéger la muqueuse intestinale. Intégrer plus de légumes, de fruits, de légumineuses et de céréales complètes au quotidien améliore la digestion et favorise un bon équilibre du microbiote.
- Le flexitarisme séduit de plus en plus, et pour cause : réduire la consommation de viandes transformées et privilégier des sources de protéines végétales limite l’inflammation intestinale.
- Limiter l’alcool et le tabac reste une priorité. Ces substances augmentent les risques de développer des tumeurs et fragilisent les cellules du côlon.
- Bouger régulièrement aide à prévenir la stagnation intestinale et à réguler le métabolisme. Une simple marche quotidienne ou une activité sportive modérée réduit significativement le risque de maladies digestives.
- Maintenir un poids stable est également un bon moyen de prévention. L’excès de graisse abdominale est un facteur aggravant pour plusieurs pathologies digestives, dont le cancer colorectal.
S’informer et agir, même sans être directement concerné
Le cancer du côlon peut toucher un proche sans prévenir. Mieux connaître la maladie permet d’encourager le dépistage et de relayer les bonnes informations.
Soutenir la recherche médicale est aussi une façon d’agir. Faire un don à certains organismes dédiés aide à financer de nouvelles avancées scientifiques. Ces dons sont d’ailleurs déductibles des impôts.
Chacun peut aussi contribuer autrement : partager des campagnes de prévention, participer à des événements solidaires ou simplement parler du sujet autour de soi. Chaque geste compte et peut, un jour, faire la différence.
Sources :
(1) https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-colorectal/cancer-colorectal-depistage
(2) IARC : Colorectal Cancer Screening, IARC Handb Cancer Prev. 17:1–300, 2019
(3) Launoy G. Épidémiologie du cancer colorectal. EMC – Gastro-entérologie 2019 ; 14(1) : 1-6.